Bonjour à toutes et à tous, c’est David pour le blog parieur pro. Je suis très heureux de vous retrouver aujourd’hui pour un format podcast dans lequel on va interviewer Raphael du service Consul Bet. Raphael, c’est tout simplement l’un des plus gros tipsters sur le rugby. C’est un des premiers tipsters que j’ai suivis quand j’ai commencé les paris sportifs en 2015. Et Raphael est resté l’un de mes tipsters références.
A noter que l’activité de tipster est illégale en France et que certains bookmakers cité ne sont pas accessibles selon la règlementation de votre pays de résidence.
Presentation de Raphael et d’Audrey
Aujourd’hui, Raphael, c’est plus de 2000 bets sur pinacle avec ROI près de 5%. Donc, c’est un tipster extrêmement solide qui est vraiment une référence dans le milieu de paris sportifs en France. Donc, cette interview va être faite par Audrey qui est en stage chez parieur pro, qui est étudiante en communication et journalisme. Elle s’est chargée de faire l’interview de Raphael, je vous laisse écouter cette interview et je vous retrouve très vite sur la chaine parieur pro.
Bonjour à toutes et à tous. Je vais me présenter rapidement. Moi, c’est Audrey, je suis étudiante en licence de communication et mon rêve serait d’être journaliste sportive. Je suis en licence en deuxième année. Je suis en stage à Parieur pro pour prendre un peu d’expérience et avec David, on s’est dit que je pourrais faire des interviews. Que ce serait utile pour mon expérience. Puis, pour tout, pour lui, pour le club parieur pro, pour toutes les personnes qui y participent pour gagner de l’expérience, tout ça et ouvrir un peu la discussion sur le vécu des gens.
Parcours de Raphael
Audrey : Bonjour, Raphael
Raphael : Bonjour, Audrey, et bonjour à tous !
Audrey : On va commencer, est-ce que tu pourras te présenter un peu et nous donner ton parcours ?
Raphael : Mon parcours dans les paris commence en 2010. J’ai été parieur occasionnel jusqu’en 2015, exclusivement sur le rugby. Ensuite, un peu par hasard, j’ai voulu tenter l’aventure de parieur « professionnel ». Depuis 2015, je suis à la fois parieur professionnel, en tout cas à moitié ; et tipster rugby, là où je suis en service en septembre 2015 exactement.
Audrey : D’accord, donc ça va faire presque 6ans maintenant. C’est ça ?
Raphael : C’est ça ! C’est ma sixième saison actuellement.
Audrey : OK ! Qu’est ce qui t’a attiré dans les paris sportifs pour commencer puisque tu as fait 5 ans en occasionnel ? Qu’est-ce qui t’a attiré au début ?
Raphael : C’est important parce qu’on n’a pas tous le même parcours. Originellement, moi, c’est le sport. J’ai été joueur de rugby, j’aime ce sport, j’ai toujours aimé regarder des matchs depuis que je suis petit. Du coup, à force de regarder des matchs, je me suis dit : « pourquoi pas ajouter un peu d’adrénaline et profiter de mes connaissances pour gagner de l’argent ? ». Donc, j’ai découvert les paris en ligne à l’origine, sur parions web, les bookmakers à l’époque. J’ai continué d’être passionné, mais je n’ai pas gagné de l’argent à cette époque, j’en ai même plutôt perdu.
Les débuts dans le monde du betting
Audrey : Tu faisais un peu au hasard ?
Raphaël : Oui, au hasard ! Je n’avais pas vraiment de stratégie rigoureuse qui me permettait de gagner de l’argent. C’est un peu pour le plaisir même si à l’époque, je pensais que je pouvais déjà en gagner, mais ce n’était pas vraiment le cas. Ce qui s’est passé, c’est qu’à la fin de mes études, je n’avais pas beaucoup de perspective professionnelle. Du coup, je me suis dit : « pourquoi pas tenter l’aventure dans un domaine que je pense maitriser ! ». Effectivement, j’ai appris, j’en ai fait un investissement. Je n’ai pas appris tout seul,
Audrey : Tu as été aidé ?
Raphael : J’ai été un peu aidé, oui ! À l’origine, j’ai intégré le club, je crois comme David d’ailleurs. Et c’est vrai que là, j’ai pas mal appris. Depuis, ça se passe bien, je suis parieur et tipster. Et ce sont mes activités exclusives.
Audrey : Oui, ce qui t’a attiré, c’était vraiment plus pour profiter du sport différemment ?
Raphael : Oui, pour moi, la base, c’est vraiment le sport. Je suis un passionné du sport. Je ne viens pas de la finance, je ne viens pas du poker comme beaucoup. Moi, c’est le sport.
Audrey : D’accord ! Tu dis que tu as été aidé pour évoluer, et pour gagner justement parce qu’au début, ça ne réussissait pas du tout.
Raphaël : Oui, on m’a donné les clés. C’est-à-dire qu’on m’a appris comment faire, j’ai appris tout ce qui est le « flat betting », le principe qui a trait à l’investissement dans les paris, comment gagner de l’argent dans les paris sportifs. Ce n’est pas si compliqué que ça, mais quand on ne le sait pas, c’est compliqué. Il y a des lois mathématiques à comprendre, notamment sur les probabilités. Du coup, oui, je me suis formé et je me suis rendu compte finalement que ça a vite très bien marché. La raison c’est que j’avais déjà la connaissance, le fond, disons ; mais je n’avais pas la forme.
Audrey : Oui, donc, il fallait
Raphael : Mais dès que j’ai eu la forme, ça a tout de suite décollé.
Méthodes et stratégies dans les paris sportifs
Audrey : OK ! Tu as appris des techniques. Est-ce que maintenant après six ans, puisque c’est ta sixième saison : est-ce que tu as des techniques ou des méthodes personnelles pour gagner ?
Raphael : J’ai exactement la même méthode qu’il y a six ans.
Audrey : D’accord !
Raphaël : Je n’ai jamais changé de stratégie depuis. Déjà, parce que j’estime que c’est la meilleure, qu’elle fonctionne. Aussi, parce que j’ai souvent vu des gens changer de stratégie, souvent pour gagner plus ou parce que ça se passait mal ; ça n’a jamais donné grande chose (à mon sens en tout cas). Mais c’est mon parcours ! Ça, c’est mon opinion. Je préfère avoir une stratégie qui dure dans le temps, cohérente. D’autant qu’en plus, je viens du service, donc je ne peux pas dire à mes clients de changer de stratégie. Je préfère la même stratégie depuis le début.
Audrey : Donc, c’est une stratégie gagnante et tu restes avec celle-ci,
Raphael : Bien évidemment ! Je ne sais pas si c’est la meilleure stratégie, il y en a d’autres. Moi je joue en [6.38], sur des cotes 50/50, proches de 2, pour battre le marché et 55% de réussite. C’est du détail, mais c’est comme ça que ça fonctionne. Il y en a qui joue différemment, moi c’est comme ça. Ça marche, il y a de bonnes périodes, il y a de moins bonnes périodes ; mais je préfère continuer pour l’instant. Éventuellement, si jamais j’ai besoin de changer, d’ajuster, j’ajusterais, mais pas pour le moment.
Raphael et le métier de tipster
Audrey : Du coup tu as été parieur. Pourquoi et comment tu es devenu tipster ?
Raphael : C’est une bonne question. C’est pour ça que quand je dis parieur entre parenthèses ; je n’ai jamais vraiment été parieur. Depuis 2015, je gagne de l’argent avec les paris sportifs. Ce n’est pas suffisant pour moi, pour vivre. On pourra revenir sur le sujet puisque parieur pro, c’est une fois qu’on a dit ça, c’est vaste. Vivre des paris sportifs, ce n’est pas mon cas, c’est un complément. Mais en même temps, si mes paris ne me rapportent pas à moi-même de l’argent, c’est difficile d’en faire gagner aux autres.
Proposer des pronostics : un complément de revenus
Audrey : C’est à dire ?
Raphael : Il me rapporte de l’argent, mais pas suffisamment. J’ai démarré en tant que tipster justement pour avoir un revenu plus stable et plus important. Enfin, qui me permet d’en vivre. [8.10] j’ai démarré quasiment en même temps. Donc, je n’avais pas d’historique de paris important, les gens m’ont fait confiance. Je ne donnais pas de grande garantie.
Audrey : Oui, tu as forcément montré que sur le long terme, c’était fiable.
Raphael : Non ! D’ailleurs, sur le long terme, je n’ai pas gagné de l’argent. De 2010 à 2015, je n’avais pas d’historique de paris, je ne tenais pas de compte, ce n’était pas très sérieux. Depuis 2015 effectivement, c’était devenu sérieux, ça a bien marché depuis.
Audrey : Ça prend du temps de construire tout ça ? De tipster puisque tu dis faire ça en plus d’autre chose.
Raphael : Ça prend du temps, c’est relatif. Ce qui me prend le plus de temps c’est de regarder des matchs. Avec l’habitude de faire des pronostics, ça ne prend pas trop de temps. Et une ou deux analyses sur un match, c’est vraiment à n’importe quelle heure. Pour les joueurs, ça va vite. Ce qui me prend le plus de temps, c’est donc de regarder les matchs, d’envoyer des pronos, de cibler l’évolution des cotes après l’envoi pour voir s’il y a des ajustements à faire. Non, ça ne me prend pas beaucoup de temps. Franchement, je ne travaille pas 35 heures pour ça, c’est sûr.
Peut-on vivre du métier de tipster ?
Audrey : Donc, pour l’instant, tu ne vis pas que de cette activité-là ?
Raphael : Il y a eu des changements récemment, mais jusqu’à maintenant, je vivais à la fois de mes revenus de tipster (ce que je déclare, ils imposent sur mes revenus, mes ventes), et les paris, ça va, ça vient, c’est un revenu complémentaire qui est bien inférieur à celui que je gagne en tant que tipster. Et effectivement après, j’ai investi plus ou moins d’autres formes de rente, mais… le revenu principal reste encore celui-là pour l’instant.
Audrey : Dès le début, est-ce qu’il y a un moment où tu t’es dit que tu pourrais t’y consacrer totalement ou tu étais un peu hésitant ?
Raphael : Je n’ai pas vraiment eu le choix. Quand on se lance, il faut y aller à fond en se disant que ou rien. Je me suis lancé dans une activité pour m’y consacrer exclusivement. Par contre, j’ai bien conscience qu’il y a une certaine incertitude dans ce métier parce que le jour où vous allez vous être plus rentable, basiquement à fortiori, vous n’avez plus de client, il n’y a plus de revenu. Donc, ma stratégie est double. Dans un premier temps, de m’investir à fond dans mon activité ; et parallèlement, quand j’ai fait aussi des études en finance, on m’a amené sur le milieu des marchés financiers.
Et parallèlement, j’ai pris de l’argent pour l’investir, alors plus ou moins de succès au début, mais dans l’optique d’avoir d’autre source de revenus de façon à sécuriser un peu mon activité. Parce que c’est vrai qu’à la différence d’un emploi salarié, même d’un emploi d’entrepreneur classique dans d’autres domaines, il y a une incertitude qui est liée au marché, de facteur externe. Si le marché devient trop efficient, je ne gagne plus d’argent, mes clients non plus. À l’inverse, si c’est moi qui deviens moins performant, qui perds mon avantage sur le marché, c’est pareil : je ne gagne plus d’argent et je n’ai plus de client non plus. Je préfère autre chose.
Tipster : un métier instable ?
Audrey : D’accord ! Il y a beaucoup de variables à prendre en compte et beaucoup de choses qui peuvent tout basculer.
Raphael : Exactement ! C’est ce qui rend l’activité incertaine à moyen terme, moyen long terme.
Audrey : Est-ce que ça donne envie aussi de continuer ou ça fait plus peur ?
Raphael : Non, ça donne envie de continuer au contraire. Mais c’est juste que ça pousse aussi à avoir une réflexion sur les investissements en générale. C’est à dire qu’en gros, moi ce que je me suis dit, c’est que j’ai envie de le faire, mais il faut quand même que j’aie un backup. Ça pousse à épargner. On peut investir dans un plein d’actif. Mais finalement, il faut quand même avoir du backup. Et en tant que tipster, quand on est parieur pro, je pense que c’est encore plus important parce que l’incertitude évidemment, elle est bien plus importante du fait que vous n’avez pas de revenu stable.
C’est mon conseil, dans les paris sportifs, c’est vrai que, je ne sais pas si tu vas poser la question après « mais pourquoi le pari sportif et pas autre chose ? » Le pari sportif n’est pas autre chose. Le pari sportif, ça permet de gagner beaucoup d’argent avec peu au départ. Il n’y a pas d’investissement sur le marché, qui permet de le faire aujourd’hui. Donc, pour ceux qui ont un petit capital, investir est un très bon moyen de gagner de l’argent. Et moi qui avais aussi un petit capital au départ, une bonne connaissance dans le sport, ça m’a permis affectivement de décoller assez rapidement. Mais à long terme, je pense qu’il faut diversifier, et s’intéresser à d’autre type d’investissement en tout cas,
Audrey : Et pour ne pas rester que dans le pari puisque c’est trop incertain pour toi ? Ça, c’est selon toi.
Raphael : C’est ça, c’est trop incertain, exactement ! Il y a des variables externes. Des variables qui font qu’au bout d’un moment, ça peut ne plus marcher. Si ça ne marche plus, il faut quand même savoir se retourner.
Investir dans les paris sportifs
Audrey : Tu penses qu’il y a beaucoup de personnes qui sont attirées dans les paris parce qu’on peut gagner (je pense que c’est une réalité) beaucoup avec très peu. Mais on ne se rend pas forcément compte que ça peut être dangereux, pas dangereux, mais que ça peut ne pas réussir.
Raphael : Exactement ! Le marché de l’industrie de jeu en ligne, c’est des milliards et des milliards d’euros et de dollars ; et ça explose encore plus en ce moment. Mais la majorité des parieurs perdent de l’argent. Non, ce n’est pas viable. Sinon, les bookmakers ne peuvent pas gagner de l’argent. C’est pour ça qu’il y a beaucoup de bookmakers qui empêchent les parieurs gagnants de jouer. J’en ai fait les frais comme David, je pense comme beaucoup de membres de son club.
Donc, il y a un moment où c’est viable, mais il faut bien comprendre que c’est une minorité qui gagne de l’argent. Ce n’est pas difficile, mais ça reste une minorité pour plusieurs raisons. Et ça doit rester comme ça si l’on veut continuer d’en gagner. Il y a quand même de la marge, c’est 3% de gagnants à long terme, c’est très peu. Ce n’est pas comme en bourse, la masse ne peut pas gagner, on ne peut pas battre le marché, ce n’est pas possible. Il faut que ça reste une minorité de gens gagnants. Effectivement, il y a beaucoup d’argent, beaucoup de joueurs, c’est un marché qui est intéressant et qui est en pleine expansion, c’est sûr.
Historique et taux de réussite de Raphael
Audrey : Tu ne fais que du pari sur le rugby vu que c’est ta passion aussi ?
Raphael : Exactement !
Audrey : Tes revenus du pari par mois, par an, est-ce que tu sais à peu près combien ?
Raphael : Vous me parlez de stratégie tout à l’heure, c’est marrant parce qu’au début, j’avais une stratégie où j’essayais de faire le plus de volume possible.
Audrey : D’accord !
Raphael : Du rendement, il y a le volume, puis il y a le taux de réussite. Celui qui combine les deux, il explose les compteurs. C’est assez rare, mais ça arrive. Globalement, pour augmenter son taux de réussite, souvent on doit baisser un peu le volume. Au départ, j’étais sur du 500-600 pronostiques par an, peut-être même un peu plus. Uniquement sur le rugby.
Audrey : Ce qui est beaucoup ?
Raphael : Oui, sur un sport, c’est beaucoup.
Audrey : C’est beaucoup sur un seul sport ?
Raphael : Oui ! Sur un sport, c’est beaucoup. Mes clients de l’époque doivent s’en rappeler, je pense que j’envoyais par weekend. Et il y a des weekends où j’envoyais entre 25 et 30 pronostics.
Audrey : Oui, c’est énorme !
Raphael : Oui, c’est énorme. Il y avait des swings terribles. Je me suis un peu ajusté et j’ai appris par la suite. Maintenant, j’en envoie moitié moins.
Audrey : D’accord !
Raphael : Je donne une fourchette : 350 peut-être. J’essaie au moins de m’arriver à cela. Ce chiffre-là n’est pas un objectif en soi, mais c’est sûr que je vise plus la qualité que la quantité. Et c’est ce qu’il faudrait faire, je pense.
Quel retour sur investissement ?
Audrey : Du coup, tu as un ROI de…je ne sais pas si tu le calcules…
Raphael : Moi, je le fais par année. C’est assez variable. Je pense que sur l’ensemble de mes pronos, là je dois être à plus de 1500 pronos maintenant depuis 2015. Je pense que je dois être un peu au pic, c’est important. Ça, c’est le retour sur investissement. Si tu veux, le ROI, c’est le retour sur le capital investi. Ce n’est pas le retour sur le capital brut de départ.
Audrey : Oui !
Raphael : Donc, ce n’est pas comparable avec la bourse par exemple. J’ai fait 6% en bourse ne signifie pas que j’ai fait 6% de ROI. 6% de ROI, c’est 6 retours sur le capital. Globalement, le ROI, c’est ça. Dans les paris sportifs, il est souvent compris entre 2 et 10 dépendamment du sport pour ceux qui gagnent. Le sport sur lequel on parie, le marché de masse, les grosses compétitions évidemment, les cotes sont mieux ajustées. Donc, le retour sur investissement est plus faible. Sur les marchés où les liquidités sont plus faibles, les cotes sont moins bien ajustées, donc le ROI est plus élevé. On peut miser moins aussi, c’est l’inconvénient. Mais je dois être à 6% depuis le début, en moyenne.
Audrey : Oui, c’est plutôt de bon…
Raphael : Oui, c’est pas mal !
Audrey : C’est du bon résultat.
Raphael : Oui, ce n’est pas extraordinaire, mais pour l’instant, c’est suffisant.
Les value bet dans les paris sportifs
Audrey : Est-ce que tu as une méthode spécifique pour trouver des value bets pour tes matchs ?
Raphael : C’est beaucoup d’instincts en fait. Par exemple : je vais regarder 5-6 matchs sur un weekend. Après, j’ai les mêmes équipes qui se rencontrent. Je vais me servir de ce que j’ai vu la semaine d’avant pour évaluer les probabilités de victoire de chacune des équipes. Mais je ne fais pas de statistiques. Je sais qu’il y en a qui en font.
Audrey : Est-ce que tu fais bien attention à tout ce que les bookmakers font ?
Raphael : Le problème c’est que les bookmakers, eux, utilisent des statistiques pour coter les matchs. Ils ont des algorithmes qui sont relativement performants en théorie. Je me souviens que déjà, en 2015, il y avait des entreprises qui faisaient composer des pronostiques à des robots, et ça ne marchait pas très bien. Maintenant, c’est un peu différent. Il y a d’autres méthodes, le logiciel a évolué et il y a des choses qui sont plus performantes. Mais moi, mon intérêt, c’est de dire : ça, c’est le stat, la cotation statistique, moi, je regarde le jeu, le concret, le terrain.
Audrey : Oui ! C’est vraiment en fonction du sport, des résultats, des performances,
Raphael : C’est ça, c’est seulement les performances sportives.
Les outils de Raphael
Audrey : D’accord ! Quels sont les principaux outils que tu utilises pour parier au niveau des sites, des logiciels ? Sur quoi est-ce que tu paries ?
Raphael : Non, j’utilise Excel. Alors, ça dépend. Ça, c’est pour faire mes statistiques, les résultats, j’ai des informations dedans. Sinon, je parie sur Pinnacle qui est le seul bookmaker où l’on peut parier librement (je crois) sans être limité. Il y en a d’autres, mais c’est le numéro un sur le marché.
Etre lucide dans le monde des paris sportifs
Faire face à la pression
Audrey : Oui, il y en a beaucoup qui parient sur Pinnacle. Comme tu es tipster, il y a forcément des personnes qui suivent tes paris. Forcément, il y a des périodes de gains, des périodes de perte, vu que c’est super variable. Est-ce que tu ressens de la pression ou est-ce que tu as déjà ressenti de la pression vis-à-vis de ces personnes qui te suivent ?
Raphael : Oui, c’est évident qu’il y a de la pression. Il y a de la pression quand la variance est négative. Parce que quand c’est positif, il y a une certaine euphorie, c’est toujours agréable. Pendant les mauvaises périodes, j’en ai connu pas mal ces derniers temps, l’automne notamment, la saison dernière en plus a été amputé à cause de l’épidémie. Puis là, à l’automne, je crois franchement que c’était la pire période que j’ai dû faire. Sur les quatre mois, deux weekends positifs et peut-être quinze ou seize weekends négatifs. Donc, c’est compliqué, c’est stressant. Ce qui est stressant c’est que j’ai des clients qui comprennent, c’est du long terme,
Audrey : Qui font confiance ?
Raphael : Qui font confiance, qui sont vraiment compréhensifs, qui sont lucides. Mais dans ces périodes, je leur fais quand même perdre de l’argent. Le stress pour moi, il est quand je regarde des matchs, quand j’enchaine cinq titres ; le septième et le huitième match, je vais être un peu tendu parce que je creuse les pertes de mes clients et quand je repropose des pronos derrière, potentiellement, je peux encore creuser encore plus les pertes. Donc, ces périodes sont un peu stressantes même si je fais ça depuis longtemps et j’en ai eu des souvenirs. Mais je suis toujours un peu stressé devant certains matchs. Oui, ça arrive, c’est des petites périodes, ce n’est pas un stress intense. Il y a un peu de pression
Maitriser ses émotions
Audrey : C’est toujours stressant de voir …
Raphael : On est dans le conseil financier là. Un conseiller financier aussi dans d’autres domaines où la variante est forte va connaitre ces moments de forte pression, de frustration. Effectivement, ce n’est pas super agréable à vivre. Comme ça fait longtemps que je le fais, je ne perds pas confiance. Et puis…
Audrey : Du coup, tu arrives à gérer cette pression. Est-ce que ça ne t’envahit pas trop ?
Raphael : Non, il ne faut surtout pas parce que si l’on est émotionnel, on fait n’importe quoi.
Audrey : Et ça doit être compliqué de gérer tout ça.
Raphael : Moi, j’ai de la chance parce que contrairement à ceux qui parient sur le sport américain par exemple où ça joue tous les jours, moi, le dimanche, c’est terminé. Donc, de toute une semaine où je pense à autre chose, et quand j’arrive le vendredi, je ne pense pas au weekend d’avant. Ça me permet de rester cohérent et lucide dans les pronostics que je propose et j’ai rarement de regret. En tout cas, pas dû au « tip ». Je ne manque pas d’un coup drastiquement le volume de pronostic le weekend d’après parce que j’ai perdu 6-7 pronos le weekend d’avant. J’ai cette chance de pouvoir en semaine décompresser.
Faire les bons choix
Audrey : Dans toute ta carrière de tipster (pendant les 6 ans), tu n’as pas du tout eu des périodes de tilts. Tu te l’es interdit ou c’est instinctif encore ?
Raphael : Non ! si ça arrive, c’est terminé.
Audrey : C’est dangereux ? Tu trouves ça dangereux ?
Raphael : C’est super dangereux. Déjà, les clients vont perdre confiance. Puis, même moi, je vais sérieusement me poser des questions. Si ça arrive, c’est que ça va arriver encore et encore. Par contre, ça, je l’ai eu avant,
Audrey : Quand tu n’étais pas tipster ?
Raphael : Ça m’est arrivé d’être frustré après avoir perdu 3-4 pronostiques, et puis d’envoyer tout mon capital sur un prono, de le perdre évidemment. Pourquoi ça tombe toujours sur le mauvais côté. Mais c’est comme ça, ça m’est arrivé. Après, j’ai appris,
Audrey : Maintenant, tu arrives à un peu mieux gérer.
Raphael : Je le gère parfaitement.
Audrey : D’accord ! Pour toi aussi, c’est une réalité encore une fois, l’aspect mental est vraiment primordial, mais ça ne s’apprends pas tout seul ; ça s’apprend avec l’expérience ?
Raphael : Ouais, ça prend du temps. Chacun sa méthode. Moi, j’ai une façon de faire. Souvent, je me rends sur les mathématiques. Je l’ai appris aussi en 2015. J’ai pris des cours en ligne, la loi des grands nombres. Je sais qu’au bout d’un moment, ça ne pourra pas toujours tomber du mauvais côté, quoi qu’il arrive. Je me repose beaucoup là-dessus.
Savoir relativiser et gérer la variance
Audrey : Et ça t’aide à le relativiser ?
Raphael : Oui, c’est ça ! ça m’aide à relativiser. Puis, je sais qu’au long terme, tant que je suis gagnant, je ne risque pas grand-chose. Mais effectivement, je pense qu’il faut avoir une approche mathématique pour gérer la variance parce que c’est là que [26.17] parce qu’eux, apprennent ça dès le début dans leur parcours. Alors que ceux qui viennent et qui parient parce qu’ils aiment le sport ne comprennent pas ça. C’est d’ailleurs pour ça que les parieurs perdent de l’argent dans les paris.
Audrey : Les math, ça t’aide aussi à poser les choses, et à prendre du recul. Du coup, es-tu vraiment impacté par tes périodes de perte, ou tu arrives quand même à pas mal relativiser en disant que c’est sur le long terme, et que sur le long terme, tu peux être positif ?
Raphael : C’est pénible à vivre, je ne vais pas te mentir. Mais je relativise toujours.
Audrey : D’accord !
Raphael : Et c’est marrant parce que je fais exactement la même chose à chaque fois alors que je sais très bien l’état dans lequel je suis. Mais je vais toujours sur Excel faire [27.07], mon historique de pronos, faire des calculs pour être sûr que tout va bien, tout va dans le bon sens. Certainement, j’en ai besoin, mais je pense que ça fait aussi partie du jeu. C’est comme ça qu’on gère ces mauvaises périodes, c’est comme ça que j’ai fait.
Affronter les périodes de pertes
Audrey : Tu as des petites habitudes, quand tu as de mauvaises périodes, tu reviens un peu toujours sur la même chose. OK ! Je pense que c’est assez récurant chez les gens. David avait fait une interview avec quelqu’un d’autre que j’ai interviewé aussi. Il avait dit que quand il avait des périodes de perte, il faisait toujours la même chose et qu’il revenait encore essayer pour se calmer et relativiser, et répartir un peu mieux !
Raphael : Exactement ! Je pense que c’est une très bonne chose, c’est la chose à faire. Voilà !
Audrey : Tu dis que le dimanche, pour toi la semaine est finie et que tu as la semaine pour relativiser, tu arrives à décompresser du coup. Et cette semaine-là, ça permet de te détacher des paris ?
Raphael : Ouais ! Honnêtement, le vendredi quand je repars, je suis totalement relax. Je ne pense pas au weekend d’avant. Par contre, le dimanche soir je suis un peu tendu. Mais il y a une solution pour ça. Mais le vendredi, je ne pense pas au weekend d’avant. Je fais ça depuis 2015. Puis de septembre à fin juin.
Audrey : Oui ! La saison de rugby est longue en plus ;
Raphael : Ouais, la saison est longue. Elle est de plus en plus longue.
Audrey : Il n’y a pas beaucoup de weekends de répits en plus.
Raphael : Il n’y en a aucun ! Il y a des weekends où c’est moins chargé.
Fréquence de paris sur le rugby
Audrey : Puisque tu paries aussi sur beaucoup de compétitions. Tu fais les compétitions nationales et internationales.
Raphael : Oui, c’est ça, toutes les compétitions professionnelles.
Audrey : Oui.
Raphael : Donc, ça ne fait pas beaucoup de temps de repos. Mais il y a de weekend allégé. Par exemple, en ce moment, c’est plus light. Il y a des matchs internationaux, les clubs, la plupart du temps, ne jouent pas. Je fais moins de pronos, donc c’est plus cool, donc c’est plus relax. Sinon, c’est tous les weekends.
Audrey : Justement, le weekend, on sait que le top 14, parfois il continue quand la France, ils sont en tournée,
Raphael : Ouais, il y a des doublons, c’est vrai.
Audrey : Il y a des doublons. Tu te focalises sur une compétition ou tu continues vraiment à faire des paris sur plusieurs ?
Raphael : Non, toutes ! Il y a top 14, il y a le championnat en Angleterre aussi. C’est tout le championnat, toutes les compétitions quand il y a des matchs, j’analyse tous les matchs.
L’importance de l’analyse dans les paris sportifs
Audrey : Est-ce que ça demande plus d’analyse ? Moi, je connais un peu plus le championnat français. Mais est-ce que ça demande plus d’analyse quand les internationaux, ils partent quand les joueurs de Toulouse, ils ne sont plus là. Est-ce que ça change au niveau de ton analyse ?
Raphael : Oui, je le prends en compte. Souvent, c’est plus facile parce que c’est moins bien coté. Les bookmakers, encore une fois, on en revient sur les algorithmes. Ils ne prennent pas en compte ce genre de données sportives. Moi, comme je comprends ces données sportives, quand il y a des doublons, j’ai beaucoup plus de facilité à trouver les values que quand j’ai deux équipes au complet qui s’affrontent comme on va le voir en phase finale le weekend prochain. Là, les algorithmes sont plus précis parce qu’il y a moins d’aléas.
Encore une fois, dans le rugby, j’ai de la chance parce que c’est beaucoup moins le cas dans le football (soccer). C’est un sport qui nécessite un engagement physique intense. En plus depuis que le sport est professionnel. Les effectifs sont obligés de tourner. Donc, il y a tout le temps de nouveaux joueurs qui rentrent ou qui sortent systématiquement. Il y a 44 joueurs, je crois, dans l’effectif de rugby pour 15 titulaires. C’est assez important.
Le fait que les effectifs tournent en permanence, ça me permet de battre le marché. Parce que le marché, lui, ne le prend pas beaucoup en compte. Alors que dans le football, c’est quasiment la même équipe qui joue. Seuls les résultats sont plus parlants. Si d’une semaine sur l’autre, c’est la même équipe qui joue, le niveau va rester stable. Alors que dans le rugby, le niveau de l’équipe va différer étant donné que les joueurs ne sont pas les mêmes. Soit, meilleur, soit moins bon, mais c’est un facteur qu’il faut prendre en compte quand on fait des paris. Je vous parlais de méthode tout à l’heure, moi je me base beaucoup sur les compositions de l’équipe.
Audrey : D’accord !
Raphael : Il y a les enjeux, il y a la vidéo, il y a le niveau de jeu global de l’équipe. Et moi, les compositions de l’équipe effectivement, quand je donne des analyses, systématiquement, c’est sur ce critère que je fais ma décision.
La passion du rugby
Audrey : D’accord, OK ! Est-ce que tu t’es déjà intéressé à un autre sport ? Ou t’as toujours juste focus à fond sur le rugby ? Tu as toujours voulu parier plus dans le rugby ?
Raphael : J’ai essayé le cyclisme pour tester, mais ça n’a pas trop marché. Par contre, ce qui est vrai, c’est que je parie pour le plaisir sur des compétitions majeures (top France…), ça n’a jamais rien donné. Moi ce que je pense, et je pense que David sera d’accord est que : si on n’est pas passionné et qu’on n’a pas une connaissance accrue du sport sur lequel on joue, ça ne marchera pas !
Audrey : C’est compliqué…
Raphael : C’est compliqué, c’est pour ça qu’il y a des tipsters. J’ai suivi un tipster qui est très bon à des pronostics sur le basket qui fait partie du club de David aussi pendant quelque mois sur le NBA. Après, le problème, c’est le temps. C’est : est-ce que je préfère être focus sur mon service, mes pronos, le rugby ; ou alors est-ce que je veux essayer aussi de diversifier ? Alors, j’ai choisi d’être focus sur mon service, et éventuellement d’investir dans des marchés traditionnels, de façon passive. C’est-à dire qui ne prennent pas de temps, comme ça je peux consacrer mon temps à mon activité. Donc, moi je parie très peu sur d’autres sports.
Un intérêt pour les autres sports ?
Audrey : D’accord ! Pourtant, pour le plaisir, tout seul. Est-ce que tu t’intéresses à d’autres sports que le rugby ? Est-ce que tu as d’autres passions que le rugby ?
Raphael : Dans le sport ?
Audrey : Oui.
Raphael : On me fait toujours le reproche. Le football par exemple qui est quand même un sport ultra populaire ; tous mes amis sont fans. Mais moi, j’avoue que j’ai du mal à m’intéresser. À part, éventuellement peut-être les compétitions majeures.
Audrey : Je comprends totalement ce que tu dis.
Raphael : Pourtant, j’aime le sport. J’ai regardé le tour de France, mais je ne regarde que les étapes de montagne, et encore, Roland-Garros, je regardais et je ne regarde plus. Honnêtement, non.
Audrey : Oui, vraiment le rugby. Je comprends ! Souvent dans les funs de sport, c’est un peu compliqué d’avoir une grosse connaissance sur plein de sports, donc pareil pour un tipster. Mais oui, le foot, je suis d’accord, dans mon entourage, le foot, c’est très clivant et il y a énormément de formes de foot. Mais être fun d’un seul sport, ce n’est pas une [34.58] ?
Raphael : Je ne sais pas. J’ai beaucoup d’amis qui ne sont funs d’aucun sport. On n’est pas forcément obligé (masculin ou féminin ; des femmes aussi aiment le sport), ce n’est pas une mode, ce n’est pas une obligation d’aimer le sport. Moi, j’aime le rugby, c’est vrai que les autres sports, j’ai simplement plus de mal, je regarde de façon occasionnelle. Mais même ce que je fais, beaucoup ne comprennent pas. C’est-à-dire la passion que j’ai pour ce sport-là, beaucoup ne la comprennent pas. Je ne pense pas qu’il y ait énormément de passionnés de sport au sens où on l’entend en France, en Europe ou ailleurs. Je pense que ça reste une niche, à part peut-être le football.
Les autres intérêts de Raphael
Audrey : Je pense que (c’est mon impression de jeune femme passionnée de sport) être passionné du sport, c’est un peu péjoratif. Ce n’est peut-être pas le mot, mais c’est dans le sens où c’est quelqu’un qui ne s’intéresse pas à d’autres choses, c’est un peu en dessous d’autre passion.
Raphael : Ouais, c’est vrai, c’est sûr. Moi, j’aime aussi la politique, je suis l’actualité. J’ai fait des études de droit, j’étais en science politique à l’origine. Je m’intéresse à la finance, à l’économie, ça me plait. Ma passion pour le moment, c’est le sport. Mais j’ai quand même un intérêt accru à l’actualité, aux questions de société. Ça vient aussi peut-être avec l’âge, avec l’expérience, aussi parce que j’ai du temps, donc je cherche un peu d’autres activités, mais ce n’est pas incompatible. C’est vrai que des fois, on a soit l’un soit l’autre, mais je pense que ce n’est pas incompatible.
Audrey : Donc, en dehors des paris, tu as d’autres passions ? Tu fais autre chose vu que tu as ta semaine, est-ce que tu prends le temps pour t’intéresser à d’autre chose ?
Raphael : Depuis 2017, j’ai fait des études en finance de marché.
Audrey : Oui.
Un lien entre ses différent Investissements
Raphael : Ça m’a beaucoup intéressé. Et aujourd’hui, je m’initie à d’autres types d’investissement. Je m’intéresse beaucoup à la macroéconomie, les politiques monétaires. J’ai les produits dérivés aussi, je trade un peu, mais vraiment un peu. Je m’intéresse aussi beaucoup au marché des crypto monnaie. C’est une autre passion. Je suis effectivement en train de développer d’autres passions pour des choses qui, pour moi, ne sont pas si différentes de mon activité. Entre un tradeur et un parieur, il y a quand même des liens.
Audrey : Oui, c’est sûr, il y a des liens.
Raphael : Forcément, le trader, il ne suit pas les sports, mais le côté investissement financier, le relai réflexe sont les mêmes. D’ailleurs, je sais qu’en début des années 2000, la Française des jeux, quand ils ont lancé le site de jeu en ligne ou même le côté match, ils cherchaient des coteurs dans le domaine du sport et ils n’en ont pas trouvé. Par contre, ils ont rectifié : le tradeur, et là, ça a bien marché pour eux. On a beaucoup de traders aujourd’hui qui vont vers les paris, vers le jeu en ligne ou même vers le poker, et inversement. Parce qu’il y a des passerelles et ça reste dans le domaine des investissements. Maintenant, je m’intéresse beaucoup plus aux investissements de façon globale qu’uniquement au jeu en ligne en pari sportif.
Audrey : Ça permet aussi de te changer les idées ou de te sortir un peu de tout ça pour ne pas être trop clivé dedans.
Raphael : Exactement ! Déjà, ça permet effectivement de s’intéresser à d’autres choses. En plus, ça me permet de diversifier mes investissements. J’avoue que j’investis beaucoup maintenant dans ce marché. J’essaie de jouer sur plusieurs tableaux on va dire.
Ouverture d’esprit et équilibre
Audrey : D’accord ! Et est-ce que le fait d’en apprendre plus et de t’intéresser plus à ces marchés et ces autres moyens d’investir t’a aidé dans tes paris sportifs. Est-ce que ça t’a fait évoluer dans un sens, ou même s’il y a des similitudes, tu…
Raphael : C’est plutôt l’inverse. C’est plutôt ce que j’ai fait dans les paris sportifs qui m’a beaucoup aidé dans le reste. Surtout dans mon apprentissage en finance, ça m’a beaucoup aidé. L’expérience, encore une fois, il y a des liens entre les deux.
Audrey : Pour gérer l’aspect mental….
Raphael : Ouais, par exemple, je sais que j’ai commencé à investir dans le crypto monnaie tout ce que j’avais gagné dans les paris au pire moment. Parce que c’est le moment où tout s’est cassé la gueule. J’ai quasiment tout perdu, j’ai perdu une grosse partie de ce que j’avais accumulé depuis deux ans. Là effectivement, les paris m’ont permis de garder la tête froide et d’essayer d’avoir une question sur le long terme. Dans n’importe quel investissement, il faut toujours regarder le long terme. Il y en a qui font des tradings, ce qui est très bien. Hormis ça, je pense que sinon, on ne s’en sort pas, ce n’est pas possible. Il y a trop de variations, il y a trop d’aléas, c’est difficile à gérer. Donc, le long terme, je pense qu’effectivement, on peut gagner de l’argent.
Audrey : Finalement, le fait de faire ces deux choses différentes t’a permis aussi de vraiment équilibrer.
Raphael : Exactement ! aujourd’hui, ce qui est intéressant c’est quand l’un marche, l’autre marche moins bien. Du coup, psychologiquement, ça m’affecte beaucoup moins.
Quel lien avec sa communauté ?
Audrey : C’est intéressant, c’est à équilibre. Je voudrais te demander aussi ton rapport à ta communauté. Est-ce que tu aimes bien l’interaction avec eux et que tu interagis beaucoup avec eux ? Est-ce que tu aimes bien partager cette passion et ce métier avec eux ? Ou ce n’est pas un des plus gros…trucs de ce métier ?
Raphael : Honnêtement, c’est vrai que dans mon entourage, je n’en parle pas. Ma famille, très peu, et mes amis, ça ne les intéresse pas. Après, sur le club où je donne des pronostics, je viens de temps en temps, mais pas tant que ça. David fait un super job de formateur, par contre je lis beaucoup ce qui se dit. Et moi, de lire, ça m’apprend parce que j’apprends et ça me permet aussi de voir ce que mes clients ressentent, d’avoir un œil extérieur. Donc, même si je n’interagis pas beaucoup, je lis pas mal ce qui se dit.
Audrey : Oui, tu gardes quand même un lien avec ta communauté.
Raphael : Tout à fait !
L’entourage dans les paris sportifs
Audrey : Tu dis que ça n’intéresse pas trop ta famille et tes amis. Est-ce que tu arrives à leur expliquer ce que tu fais ? Parce que c’est quand même quelque chose de ne pas très…très commun.
Raphael : Au début, c’est un peu flou. Après, ma famille, ils sont quand même diplômés, mes parents sont des cadres supérieurs, ils ont fait des études d’ingénieurs. Quand je leur explique, ils comprennent vite. Ils ont surtout vu que c’était rentable. Donc ça aide. Mais j’ai plus de mal avec les amis ou même la famille éloignée. C’est dur, parce qu’eux, ils ne comprennent pas bien.
Audrey : Parce qu’il y a des à priori négatifs ?
Raphael : Voilà, c’est ça exactement ! Il y a d’à priori négatif, il y a le grand-oncle qui s’est ruiné au casino pendant 20 ans. Donc oui, il y a des à priori, mais pas dans ma famille proche.
Audrey : Oui !
Raphael : Surtout depuis que je fais d’autres choses, des activités dans la finance. Ça aide à les rassurer, disons.
Audrey : Et d’être tipster et donc d’être tout seul parce que tu travailles chez toi. C’est un avantage ou un inconvénient pour toi ? Ou tu le vis vraiment bien ?
Raphael : Ça, c’est une bonne question. C’est un sujet de conversation que j’ai souvent par exemple avec mes parents. Il y a deux choses : il y a le côté « libre », c’est absolument ce que je veux de ma semaine. C’est sûr qu’on envie ça. Par contre je n’ai pas les interactions sociales qu’un salarié dans sa startup ou dans son entreprise peut avoir. Voilà, on ne peut pas avoir que des avantages. J’ai des avantages, j’ai des inconvénients. C’est sûr que travailler seul, on le voit actuellement, il y a beaucoup de gens qui télétravaillent depuis un an. Et ça ne se passe pas super bien.
Quel mode de vie quand on est tipster ?
Audrey : Oui, ça peut être plus compliqué au bout d’un moment.
Raphael : C’est compliqué. Après, moi, j’ai vraiment des facilités à faire ça. J’ai d’autres biais pour interagir socialement avec les gens. Je fais un peu de sociales, je fais du sport. Évidemment, j’ai quand même des interactions, mais en tout cas, quand on me demande si ça vaut le coup, je mets ça en balance. Je dis : effectivement, vous allez voir, vous êtes libres ; par contre, vous êtes très seul et vous êtes aussi livré un peu à vous-même. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de garantie, il n’y a personne qui vous verse un salaire, il n’y a pas le chômage. Quelque part, si ça s’arrête, il n’y a plus de revenu. Il y a une incertitude. Donc, il faut le mettre en balance. Moi, ça me va. En tout cas pour moi, les avantages excèdent les inconvénients, pour l’instant.
Audrey : Oui, d’accord ! Tu fais beaucoup d’autre chose à côté et tu aimes tant faire d’autres choses.
Raphael : Ouais, j’ai d’autres choses à côté. Je pense que c’est nécessaire et l’on ne peut pas rester devant son PC comme ça, tout seul, à jouer, enfin, à faire son travail ou quoi que ce soit. Je ne pense pas que ce soit pour avoir une vie équilibrée, ce n’est pas viable. Il faut le savoir.
Audrey : Mais après, tu disais qu’il y a beaucoup de gens qui font ça et l’on voit que ça peut être très compliqué par moment.
Raphael : Il ne faut pas écouter forcément le message médiatique du monde qui se satisfait du télétravail. Ce n’est pas du tout vrai, c’est très compliqué. Il y a beaucoup de gens qui ont beaucoup de mal. Je les comprends, ce n’est pas simple, surtout quand on n’est pas habitué. Eux, on les a sortis de leur cocon pour les mettre chez eux. On leur dit, maintenant, vous restez chez vous. Ce n’est pas simple et je le comprends totalement. Je pense que c’est pour ça qu’il faut vraiment parler quand ces gens veulent se lancer. Il faut leur dire qu’il y a des moments compliqués.
Audrey : Puis que ça ne soit pas voulu, à la limite, toi, en étant tipster, tu savais à quoi t’attendre en soi, et c’était peut-être aussi voulu que tu le vis…
Raphael : Ouais, mais je voulais un peu être tranquille, je voulais être libre,
Audrey : Oui.
Raphael : Et ça, c’est vrai que je n’ai pas beaucoup d’expériences en entreprise. Je n’ai jamais été salarié, mais ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse. Le côté entrepreneur m’intéresse, mais le côté salarié, beaucoup moins. Je ne sais pas, c’est la personnalité de chacun.
Conclusion
Audrey : Oui, totalement. Tu préfères être vraiment libre et faire les choses par toi-même.
Raphael : C’est ça, exactement !
Audrey : Être ton propre patron. J’ai peut-être une dernière question : est-ce que tu as des objectifs pour plus tard dans ta carrière de tipster ? Est-ce qu’il y a des choses que tu as envie de faire ou pour l’instant, tu es bien comme ça ?
Raphael : En tant que tipster, je ne vois pas d’évolution majeure.
Audrey : D’accord !
Raphael : Je ne veux pas parier sur un autre sport. Je ne peux pas avoir un volume de clients plus important parce que le marché ne me le permet pas. Donc, à partir de là, je suis déjà limité et pour l’instant, ça me va. Effectivement, j’ai des ambitions, mais pas dans ce domaine-là. Dans ce domaine, ça peut rester comme ça pour l’instant, moi, ça me va. Évidemment, je pourrais avoir de meilleur résultat pour moi, pour mes clients. Mais au-delà de ça, non. Pour les paris sportifs, je n’ai pas…
Audrey : Pas de projet futur ?
Raphael : Non, pas différent, non !
Audrey : D’accord, c’est très bien. Merci beaucoup d’avoir accepté de faire cette interview, c’est toujours intéressant,
Raphael : Merci.