Nous rêvons tous (ou presque) de devenir riche. C’est la raison pour laquelle les gens achètent des tickets de loto. Nous rêvons en effet de décrocher des millions bien qu’en réalité la probabilité de décrocher le gros lot est terriblement faible. Mais à quel point ? Quelle stratégie pourrions nous mettre en place afin d’augmenter nos chances de gagner ?
Lorsqu’il le veut bien, notre cerveau peut être incroyablement rationnel. Cependant, il arrive parfois que nous agissions de manière totalement irrationnel. C’est ce que les psychologues appellent le biais cognitif. J’avais écrit un article sur ce sujet il y a peu de temps que vous pouvez retrouver ici: l’influence des biais cognitifs aux paris sportifs. En ayant une connaissance de ces biais cognitifs, nous pouvons améliorer notre prise de décision. Dans le cas des jeux d’argent, réaliser plus de profit ou alors diminuer les pertes.
Le biais d’optimisme
Le biais d’optimisme est un biais cognitif qui consiste à croire que nous avons moins de chance d’être frappé par un événement malheureux que les autres personnes. Ainsi, en se trouvant parmi un groupe de personnes, le biais d’optimisme va se traduire par la pensée « pas moi ». Cela nous incite à penser que les autres ont beaucoup plus de chance d’être victime de cet événement que nous.
Il est extrêmement intéressant de remarquer que ce biais d’optimisme fonctionne aussi dans le sens inverse dans le cas d’un événement positif. Dans ce cas, notre cerveau va avoir tendance à surestimer les chances que l’événement positif se produise pour nous plutôt que pour les autres. Bien que cet événement a en réalité une probabilité extrêmement faible de survenir.
Cela explique pourquoi les personnes qui jouent au loto continuent d’acheter des tickets. Ils continuent de croire en leur chance de gagner au loto. Ces personnes surestiment totalement leur chance de réussir au loto. Elles vont même essayer de justifier d’une manière rationnelle leur choix en prononçant des phrases telles que « si je dois gagner je gagnerai » ou encore « 100% des gagnants ont joué » etc.
Il existe des centaines d’exemples de biais d’optimisme que ce soit pour des événements négatifs ou positifs. Un exemple très courant est celui des fumeurs qui ont tendance à penser que le risque qu’ils contractent une maladie à cause du tabac est beaucoup plus faible pour eux que pour les autres.
Les traders quant à eux tendent à penser qu’ils sont moins exposés aux pertes financières que leurs homologues (qui font pourtant la même chose). En découle naturellement le même biais pour les parieurs qui pensent que leur chance de subir un bad run est beaucoup plus faible pour eux. Qu’en plus de cela ils ont de grandes chances de remporter ce magnifique pari combiné avec une cote de 5000.
Si je gagnais au loto…
Des études comportementales ont démontré que le cerveau humain a de grandes difficultés pour ce qui est de visualiser les événements à très faibles probabilités. Ainsi, nous savons qu’une chute mortelle sous la douche est très peu probable. La probabilité d’être victime d’un attentat terroriste dans un avion est-elle plus ou moins grande que la chute dans la douche ? Et qu’en est-il d’un décès lié à une intoxication alimentaire ? Il est impossible de répondre à ces questions instinctivement.
L’irrationalité de la prise de décision
Daniel Kahneman a voulu démontrer via une expérience l’irrationalité de la prise de décision des personnes lorsqu’il s’agissait d’événements à faibles probabilités. Dans cette expérience, un groupe d’américains se voyait proposer une assurance couvrant leur décès en cas d’attentat terroriste lors d’un voyage en Europe. Un autre groupe se voyait proposé lui, une assurance couvrant n’importe quel type de décès pour exactement le même voyage. L’expérience a démontré que même si la seconde assurance couvrait également le décès en cas d’attentat terroriste, le premier groupe était prêt à payer d’avantage d’argent.
Les chances de gagner au loto le jackpot sont extrêmement minces. Elles sont de l’ordre de 1 chance sur 14 millions . John Haigh, dans son ouvrage « Taking chance » compare notre chance de gagner au loto à nos chances de décès.
« Par exemple si vous êtes d’âge mûr et en bonne santé, vous avez une chance sur mille de mourir au cours de l’année suivante. Cela signifie que vous avez 1 chance sur neuf millions de mourir au cours de la prochaine heure. Si vous achetez votre ticket de loto à 19h30 et que le tirage est à 20h30, vous avez plus de chance de mourir avant le tirage que de remporter le gros lot (désolé) »
Autrement dit, si on jouait 1000€ par week-end au loto à 1€ le ticket et cela durant 270 ans, nous gagnerions en moyenne une fois seulement le gros lot. Alors pourquoi si la probabilité de gagner au loto est si faible, continuons nous de jouer ? Notre cerveau refoule automatiquement les résultats les plus probables. Mais les moins attrayants.
Non dupé par le caractère aléatoire
Notre cerveau étant très mal adapté pour évaluer les événements ayant une très faible probabilité de survenir, il compense par sa capacité à imaginer le résultat. On appelle cela le biais de disponibilité (ou heuristique de disponibilité). En psychologie, l’heuristique de disponibilité désigne un mode de raisonnement qui se base uniquement ou principalement sur les informations immédiatement disponibles, sans chercher à en acquérir de nouvelles concernant la situation.
Les gagnants du loto sont très médiatisés ce qui donne l’illusion que gagner au loto est fréquent. On se dit alors « si eux ont pu gagner, pourquoi pas moi ? ». On a l’illusion que les gains sont fréquents alors qu’il sont rares. La médiatisation des gagnants (ainsi que les publicités pour le loto) marquent nos esprits.
On retrouve cette illusion partout. Par exemple, après les attentats terroristes du World Trade Center, l’image d’un attentat terroriste faisant des victimes était très présente dans l’esprit des gens. Ainsi, bien que le risque de décès pour une mauvaise chute sous leur douche (1 chance sur 810 000) soit bien plus élevé que de mourir d’un attentat terroriste à bord d’un avion (1 chance sur 25 millions), les gens étaient beaucoup plus obsédés par le terrorisme que par leur douche.
Choisir l’espérance de gain positive
Comment avec de telles probabilités les gens peuvent-ils continuer de croire en leur chance de gagner au loto ? Comment celui-ci peut-il rencontrer un tel succès alors que l’achat d’un ticket de loterie a une espérance de gain négative ? Entendez par là que si vous jouiez pendant des millions d’années au loto vous finiriez assurément négatif à la fin même en ayant remporté plusieurs fois le gros lot. Si l’espoir de gagner au loto constitue chez vous une façon d’investir votre temps et votre argent, une autre manière de voir les choses consisterait à investir cela dans une nouvelle stratégie dotée d’une espérance de gain positive. Les statistiques suggèrent que vous devriez privilégier cette approche.
99% des personnes étant devenues riches l’ont été en investissant leur temps, leur énergie et parfois leur argent dans des activités ayant une espérance de gain positive : création d’une entreprise, investissement dans l’immobilier ou la bourse, investissement dans les paris sportifs etc. L’espérance de gain constitue un indicateur clé de toute activité dont le but est de gagner de l’argent.
Et pour les paris sportifs ?
Si on devait transposer cela aux paris sportifs ? On dirait que pour que l’espérance de gain soit positive lorsque l’on joue un pari, celui-ci doit être « value ». Cela veut dire que la cote que propose le bookmaker est trop haute par rapport à ce qu’elle devrait être en théorie. En jouant sur ce type de cote, les parieurs professionnels réalisent des bénéfices sur le long terme aux paris sportifs.
En vous souhaitant quand même de gagner le jackpot au loto. Cet article est totalement inspiré de l’article «What are the real chances of winning the lottery ?» de la partie betting ressource du site Pinnacle sport. Merci à Pinnacle pour l’autorisation donnée de réutiliser leurs articles pour le blog parieur-pro.fr.
David
4 commentaires
Bonjour. Ça fait plus de 6 ans que je joue au loto j’ai jamais gagné plus que trois bon numéro et pourtant je joue les mêmes combinaisons chaque tirage 121 combinaison * 15 fois par mois au Max * 12 mois * 6 ans
Hello Aziz, ça doit être un gros budget dis moi.
Bonsoir s’il vous plaît j’ai besoin d’une assistance
Bonjour, en quoi je peux t’aider exactement ?